
Après avoir eu deux opportunités manquées d’essayer la Lancia Ypsilon, une nouvelle s’est présentée à moi à l’occasion d’un déplacement en Italie pour visiter le showroom Cassina de Milan et le Stellantis Heritage Hub de Turin. J’ai donc enfin pu essayer la Lancia Ypsilon dans diverses conditions : urbaines à Milan et Turin, de jour et de nuit, sur autoroute, et sur les routes sinueuses qui mènent à la Basilique de Superga (magnifique point de vue)
Bien sûr, j’avais déjà vu la Lancia Ypsilon lors de la découverte de la version HF, mais je n’avais jamais essayé ni la version électrique ni la version thermique hybride. Et comme il y a toujours des premières fois, même à mon âge, ce sera la première voiture que j’essaierai avec le 1.2 L thermique hybride dont il ne faut pas dire le nom. Je vous embarque avec moi sur les routes d’Italie, en Lancia Ypsilon.
A l’extérieur et à l’intérieur : le nouveau style Lancia
Alors qu’Alfa Romeo revendique le côté sportif, Lancia veut être l’élégance italienne. À l’avant, une nouvelle signature lumineuse en Y peut rappeler la calandre de la Lancia Delta, mais s’inspire encore plus de la Lancia Sport Prototipo Zagato. L’arrière est évidemment un rappel à la Lancia Stratos, tout en évoquant un modèle plus contemporain : l’Alfa Romeo MiTo.
J’ai déjà fait un article dédié aux origines du design de la Lancia Ypsilon pour les intéressés. Est-ce qu’elle est belle, est-ce qu’elle est moche ? Toutes ces années à rédiger pour italpassion et à lire les avis des uns et des autres montrent qu’il est rare de trouver un modèle qui fasse l’unanimité. Certains aiment l’avant et pas l’arrière, d’autres l’inverse, d’autres aiment tout, et d’autres rien du tout.
Et si vous voulez mon avis, pour ce qu’il vaut, sans être un coup de cœur, j’aime quand même le design de cette Ypsilon, et on peut lui reconnaître qu’à part ses proportions rappelant celles de la Peugeot 208, elle ne ressemble à aucune autre voiture. C’est une voiture que je pourrais configurer en noir ou en jaune. A savoir que sur le configurateur il est possible de choisir entre une peinture complète ou bi-ton pour avoir le toit noir.
À l’intérieur, je dois être honnête : la finition perçue est meilleure en vrai que sur les photos. Je n’étais pas vraiment convaincu par les clichés officiels (et encore moins par les miens), mais en réalité, l’ambiance à bord de cette Ypsilon en finition LX est « cosy » avec des matériaux de bonne qualité.
La Lancia Ypsilon Gris Granito en finition LX disposait aussi de sièges en velours « ruggine », du plus bel effet. Quant à la fameuse tablette, sur laquelle on a beaucoup plaisanté lors de la présentation (moi le premier en la comparant à un plateau à pizza), elle s’est révélée très pratique pour poser tout ce que j’avais dans les poches. Elle fait aussi office de chargeur sans fil pour mon téléphone. Je comprends mieux le « home feeling » vendu par Lancia et je suis maintenant convaincu qu’il faut s’installer derrière le volant pour le saisir pleinement.
S’il fallait relever un défaut, et ce n’est pas un scoop chez Stellantis, ce serait les garnitures de portes arrière, qui ne sont pas aussi qualitatives que celles de l’avant. Ce n’est vraiment pas acceptable sur un positionnement qui se veut premium. J’espère que ce point faible, récurrent chez Stellantis sur les modèles de segment B, sera corrigé dans la future Lancia Gamma.
Au volant : de surprises en surprises
Je m’installe et j’appuie sur le bouton start. Le moteur a un bruit plutôt quelconque, discret et silencieux. Il n’est pas comme le 1.4 L Multiair que j’ai à la maison dans la MiTo, ni comme le 2.0 L GME que j’ai eu pendant 3 ans dans la Giulia. Ce 1.2L EB2 n’a pas vraiment de caractère. Mais en soi, rien de choquant pour une citadine qui n’a pas vocation sportive.
Me voilà lancé dans les rues de Milan pour rejoindre l’autoroute. Premier point positif : la boîte 6 vitesses eDCT est agréable. Aucun à-coup, que ce soit lors du passage des vitesses ou du rétrogradage. À mon avis, elle est plus douce que la boîte TCT du Tonale MHEV. La voiture est suffisamment réactive et se faufile facilement dans la circulation, sans rendre malade les passagers. J’ai essayé les palettes au volant mais, étant donné que le moteur n’a pas vraiment de caractère, elles sont inutiles et il vaut mieux rester en automatique.
Arrivé sur l’autoroute, c’est le moment de voir ce que le 1.2 L de 100 ch a dans le ventre. S’il suffira à la plupart des conducteurs, ayant une conduite « dynamique », je n’aurais pas été contre un 136 ch. Quand il s’agit de doubler au-delà de 100 km/h, les 100 ch montrent leurs limites. Mais ce n’est qu’un avis personnel, lié à mon style de conduite. Je pense que le 1.4 L atmosphérique de 105 ch que j’ai à la maison est tout aussi paresseux à ces vitesses.
Un point que j’ai apprécié avec cette Ypsilon sur autoroute, c’est justement sa tenue de route. On se sent aussi en confiance que dans une berline. Elle est très stable et rassurante à 130 km/h et plus (quand c’est autorisé… en Allemagne, bien sûr), tout comme une berline. Au niveau de l’insonorisation, un bon travail a également été effectué sur l’Ypsilon, car il n’y a aucun problème pour discuter avec mon passager à cette vitesse. Lors de mon essai de la Fiat Grande Panda, j’avais été surpris en sens inverse sur ce point, et ce, à des vitesses pourtant bien plus réduites.
Me voilà arrivé à Turin, de retour sur des routes urbaines. Point intéressant à comparer par rapport à Milan : les routes de Turin sont plus abîmées que celles de Milan. Et là, une fois de plus, belle surprise : alors que l’Ypsilon est ferme et stable sur autoroute, elle parvient à bien absorber certaines rues en mauvais état de Turin.
Conclusion : mais c’est une vraie… bonne voiture !
Cette Lancia Ypsilon n’a pas un début de carrière facile. À son lancement, elle a été directement comparée, pour son design, à la Peugeot 208 et à l’Opel Corsa, dont elle partage de nombreux éléments. Puis, elle a aussi été moquée pour son moteur 1.2 L français plutôt qu’italien (et c’est vrai que techniquement, elle n’a pas grand-chose d’italien). Et enfin, elle semble boudée, car le réseau de concessionnaires demeure très réduit en dehors de l’Italie.
Elle est aussi comparée à tort à l’ancienne Lancia Ypsilon qui n’est pas de la même taille, n’a pas la même puissance et n’offre pas les mêmes prestations. C’est en réalité une Grande Ypsilon si reprend la même communication que Fiat avec la Grande Panda.
Pourtant, c’est une bonne voiture cette nouvelle Lancia Ypsilon. Son design, initié par le Français Jean-Pierre Ploué, est atypique et désormais exécuté par une équipe italienne au Centro Stile de Turin. Sa plateforme CMP est de qualité et réagit bien dans toutes les conditions, qu’elles soient urbaines ou extra-urbaines. Elle est à la fois agile et confortable. Le moteur, dont il ne faut pas dire le nom, même s’il manque de caractère et de chevaux à mon goût, reste discret et s’accompagne très bien de la boîte eDCT 6 vitesses, particulièrement fluide. Elle me permet de constater l’évolution automobile entre ma MiTo de 2011 et cette Ypsilon de 2024.
En fait, cette Lancia est, à mon avis, une bonne voiture citadine, confortable, au look atypique, à condition de passer outre le malheureux passif du moteur 1.2 L et la « bataille des Alpes ». Si vous cherchez une citadine qui coche ces cases, plus exotique qu’une Peugeot 208, une Renault Clio, une Volkswagen Polo (non disponible en hybride) ou une Audi A1 (non disponible en hybride), cette Lancia Ypsilon mérite sincèrement sa chance.
Voiture | Prix à partir de |
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Lancia Ypsilon Ibrida 100 ch | 24 500 € |
Peugeot 208 Hybrid 110 ch | 21 600 € |
Renault Clio hybrid E-Tech 145 ch | 24 200 € |
Audi A1 Design 25 95 ch | 29 130 € |
Volkswagen Polo Life 95 ch | 27 320 € |
Toyota Yaris Dynamic Hybride 116 ch | 24 450 € |
Personnellement, j’ai de grandes attentes pour la Lancia Ypsilon HF, car si elle cumule les qualités de la Ypsilon avec le dynamisme de l’Alfa Romeo Junior Veloce et son moteur de 280 ch, elle pourrait être l’héritière électrique de l’Alfa Romeo 147 GTA ou de la Giulietta Quadrifoglio, et cela pourrait être un véritable coup de cœur.
J’ai une question factuelle : l’écran d’instrumentation dépourvu de casquette a t il toujours été lisible même avec le soleil ?
je n’ai pas souvenir avoir été gêné pendant les deux jours d’essai au niveau lisibilité de l’écran.