Andy David
La LMDh de Lamborghni connaît un parcours difficile. Le point, en chiffres, un an après ses débuts en compétition.
7e place
C’est le meilleur résultat de la Lamborghini SC63 depuis son arrivée en compétition, en mars 2024. Cette place d’honneur avait été arrachée à Sebring, il y a tout pile un an. La LMDh italienne faisait alors ses débuts dans le championnat nord- américain IMSA. La n°63 alors pilotée par Matteo Cairoli, Andrea Caldarelli et Romain Grosjean avait fini l’épreuve dans le même tour que les voitures de tête.
« Terminer à 20 secondes du vainqueur (…) est un résultat important, jugeait alors Matteo Cairoli. On doit en profiter et nous serons sans doute plus compétitifs pour les prochaines manches ».
6 abandons
Depuis, le programme Lamborghini n’a pas fait mieux. Malgré le talent reconnu de ses pilotes, jamais une Lamborghini ne s’est qualifiée dans le top 5, en championnat du monde d’endurance (WEC) comme en IMSA. Et ce, en dépit des retouches apportées à la Balance deperformance, chargée d’équilibrer les performances des voitures en endurance.
Résultats de la Lamborghini SC63 :
- WEC / Qatar : 13 e
- IMSA / Sebring : 7e
- WEC / Imola : 12e
- WEC / Spa : abandon
- WEC / Le Mans : 10 e et 13 e
- IMSA / Watkins Glen : abandon
- WEC / Interlagos : 17e
- WEC / Austin : 14e
- WEC / Fuji : abandon
- IMSA / Indianapolis : abandon
- IMSA / Road Atlanta : 8e
- WEC / Bahreïn : abandon
Côté fiabilité, la SC63 a enregistré 6 abandons en 14 engagements des deux côtés de l’Atlantique. La seule vraie éclaircie a été une première sortie réussie aux 24 Heures du Mans. Les deux voitures engagées n’ont pas connu de problème majeur, se classant aux 10 e et 13 e places sous le drapeau à damiers.
Le dernier abandon en date, en janvier, fut le plus douloureux. L’unique Lamborghini engagée dans la catégorie reine aux 24 Heures de Daytona a abandonné après 1 heure de course, après des soucis de surchauffe.
1 voiture
Pour cette campagne 2025, la marque n’est pas inscrite en championnat du monde d’endurance (WEC), où l’engagement de deux voitures est désormais obligatoire. Une seule SC63 est présente pour les manches de la Michelin Endurance Cup, regroupant les cinq courses les plus longues du championnat IMSA. L’exploitation est désormais confiée à l’équipe Riley sous la bannière « Lamborghini Squadra Corse ». Elle remplace Iron Lynx. Les responsables du programme ont évoqué une année de« développement » avant la mise en place d’un éventuel programme client à l’horizon 2026.
20 526 km parcourus
Engager une seule voiture pour un programme partiel ne devrait pas arranger le déficit de roulage des LMDh italiennes. Depuis leurs débuts en compétition l’an dernier, les châssis SC63 ont parcouru un total de 20 526 km en course. Un chiffre honorable, mais qui s’appuie surtout sur les 8 500 km parcourus en course dans la Sarthe l’an dernier.
Lamborghini demeure très loin du total engrangé par d’autres constructeurs engagés en endurance. Les Porsche 963 alignées l’équipe officielle Penske ou les clients Proton, JCD-Miller ou Jota (jusqu’à la fin de la saison dernière). Au total, les LMDh allemandes ont accumulé un total impressionnant de 103 428 km depuis le début de la campagne 2024.
0 joker
Or, un kilométrage accru, ce sont des connaissances en plus. Elles sont utiles au moment de faire évoluer une voiture. Plus expérimentés que Lamborghini, Porsche, Cadillac ou BMW ont ainsi déposé leur premier « joker evo » cet hiver.
Ce système d’homologation autorise les constructeurs à porter des modifications à leur LMDh. Lamborghini n’a pour l’instant pas retouché sa SC63 côté performances. Des évolutions pourraient arriver en cours de saison, côté aérodynamique, suspensions et surtout poids. A court terme, la stabilité pourrait tout de même être un atout dans la gestion pneumatique. En IMSA comme en WEC, les couvertures chauffantes sont proscrites. La mise en température des Michelin – fournisseur officiel des gommes dans les deux championnats – est un art difficile.
« Les trois quatre tours de sortie des stands conditionnent tout le reste du relais », nous expliquait il y a quelques jours Pierre Alves, le directeur des opérations en WEC. Les composés utilisés en IMSA sont identiques. Les pilotes et ingénieurs Lambo ne repartent donc pas ici d’une feuille blanche.
1,7 seconde
C’était l’écart entre le meilleur temps de Romain Grosjean au volant de la SC63 et le chrono référence lors de la dernière séance d’essais privés organisés par l’IMSA à Sebring, mi-février. Le pilote français sera accompagné ce samedi par Mirko Bortolotti et Daniil Kvyat. Le travail a été interrompu avant la dernière journée, la SC63 ayant connu une nouvelle avarie. La marque n’a pas communiqué la raison exacte de l’immobilisation. Pour la SC63, il reste du chemin à faire.
Andy David / Auto Press Club pour Italpassion