Fiat Grande Panda : un ouvrier italien en Serbie dévoile les vraies difficultés de production (et de vie)

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Fiat Grande Panda. Photo Italpassion

Le succès de la Fiat Grande Panda en Europe a un revers de médaille : une production sous tension. En quelques semaines seulement, Fiat a enregistré plus de 15 000 commandes, mettant une pression énorme sur l’usine serbe de Kragujevac, chargée d’assembler ce nouveau modèle stratégique pour la marque italienne. Plusieurs mois après l’ouverture des carnets de commandes, la montée en cadence reste laborieuse, malgré des renforts venus… d’Italie.

Parmi eux, « Filippo » (nom d’emprunt), ouvrier du site de Melfi, aujourd’hui en mission en Serbie, a accepté de raconter son quotidien à Milano Finanza. Son témoignage révèle l’envers du décor.

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Un départ contraint par la nécessité

En chomage technique depuis des mois, Filippo n’a pas eu le luxe du choix :

« J’en étais arrivé au point de ne plus pouvoir payer mon crédit immobilier. »

Alors, quand Stellantis lui a proposé de partir en Serbie, il a accepté. Comme lui, 33 ouvriers de Basilicate sont partis en avril, d’autres suivront de Cassino, Termoli et différents sites italiens. Officiellement volontaires, mais dans la réalité, nombreux sont ceux qui ont vu cette « opportunité » comme une issue de secours.

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Une vie difficile à Kragujevac

À l’usine, Filippo retrouve un environnement de travail familier : la structure et l’organisation sont similaires à celles de Melfi. Pourtant, la vie quotidienne en Serbie est un véritable choc :

  • Un ouvrier local gagne environ 600 € par mois.
  • Beaucoup cumulent plusieurs emplois pour survivre.
  • Loin des clichés, le coût de la vie est loin d’être faible : entre 270 et 400 € pour un logement parfois précaire, prix alimentaires proches de l’Italie.

Malgré une indemnité de 52,5 € par jour travaillée et 60 € les jours de repos quand ils ne mangent pas à la cantine), il confie :

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« Je dois cuisiner moi-même, éviter les restaurants, et surveiller chaque dépense avec mon téléphone pour convertir en euros. »

Des difficultés majeures de production

Dans l’usine serbe, la production avance au ralenti. Stellantis visait 500 véhicules par jour en mars. Aujourd’hui, selon Filippo :

  • À peine 125 Grande Panda sont assemblées par jour.
  • La Citroën C3, également produite sur place, plafonne à 10 unités/jour.

Les interruptions de production sont fréquentes, faute de composants disponibles, notamment les fameuses boîtes de vitesses eDCT nécessaires aux versions hybrides.

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« Quand il manque du matériel, on arrête tout. Si les pièces arrivent, on récupère le lendemain. »

Ce phénomène, loin d’être isolé, touche d’autres usines Stellantis en Europe. En mars, 20 000 véhicules hybrides auraient été perdus sur l’ensemble du groupe, selon Jean-Philippe Imparato, responsable Europe de Stellantis.

Une stratégie dictée par les coûts

Le choix de produire la Grande Panda en Serbie n’est pas anodin. Avec un coût de production trois fois inférieur à celui de l’Italie, Stellantis optimise sa rentabilité. Pourtant, ce pari économique se heurte aujourd’hui à une réalité industrielle : sans main-d’œuvre suffisante et sans montée rapide en cadence, les délais de livraison explosent.

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Selon nos informations, pour une commande passée en avril 2025, il faudra attendre :

  • Août 2025 pour une Grande Panda électrique (BEV),
  • Novembre 2025 pour une Grande Panda hybride (MHEV).

Un vrai casse-tête pour Fiat, alors que la Grande Panda est censée relancer la marque sur le Vieux Continent avant son lancement en Amérique du Sud et en Afrique du Nord.

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Une situation loin d’être idéale pour tout le monde

Si la mission en Serbie permet à des ouvriers comme Filippo de retrouver un revenu, le quotidien est loin d’être rose. Entre l’isolement, le coût de la vie, les difficultés d’organisation et l’incertitude du retour en Italie, la situation reste précaire :

« Ce n’est pas la vie que j’espérais. Mais pour l’instant, je reste. J’ai besoin de travailler. »


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1 avis sur « Fiat Grande Panda : un ouvrier italien en Serbie dévoile les vraies difficultés de production (et de vie) »

  1. Traurig was aus Fiat geworden ist!
    Jeder der an Fiat denkt …denkt an eine italienische Marke !
    Und auch wenn er vielleicht etwas teuerer wäre und in Italien produziert werden würde…..es gäbe genug Käufer für den Panda und co .
    Die Wahrheit ist ..
    .die da oben bekommen den Hals nicht voll genug . Den waren Menschen bei Fiat und die Tradition völlig egal ….

    Répondre

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