Essai Fiat Grande Panda électrique : agile comme un chat, malin comme un singe

Fiat m’a invité, ainsi que la presse automobile généraliste, à Turin, plus précisément au Lingotto, pour la présentation détaillée et l’essai de la nouvelle Fiat Grande Panda. Seules des versions électriques étaient disponibles à l’essai. À l’heure où j’écris ces lignes, la production de la version thermique hybride vient tout juste de commencer, et il n’était donc pas possible de tester cette version. Dans cet essai, je vais tenter de vous partager mon ressenti, bien entendu subjectif, après environ une heure passée à son volant dans les rues de Turin. C’est court et ne peut donc pas être considéré comme un essai longue durée, mais il semble que les journalistes automobiles parviennent, en général, à se faire un avis, qu’il soit positif ou négatif, dans un laps de temps aussi réduit. Je vais m’efforcer d’être à la hauteur.

La marque Fiat n’est pas inconnue pour moi. Elle représente ma première voiture, celle qui m’a initié à l’automobile italienne : une Fiat Punto 2 Sporting. Un véhicule qui me rappelle de nombreux bons souvenirs. À la même époque, Fiat, c’était aussi les voitures de mes amis : une Punto 1 essence bleue pour l’un et une Punto 1 diesel blanche pour l’autre (très mal entretenue mécaniquement, mais pourtant increvable). C’est donc une marque qui sait, malgré elle, créer des souvenirs, avec des voitures que l’on n’hésite pas à emmener partout, peu importe la distance ou la météo. La mienne aura traversé les quatre coins de la France, car, la première voiture, c’est la liberté et l’aventure.

Presque deux décennies plus tard, dans mon esprit, la nouvelle Fiat Grande Panda tient ce rôle : une voiture qui, au-delà de la mobilité, créera des souvenirs, quel que soit l’âge et l’étape de la vie des propriétaires. Et j’espère qu’elle sera aussi fiable que les précédentes Fiat. Mais cela, seul l’avenir nous le dira !

La Fiat Grande Panda présente un design néo-rétro, inspiré de la Fiat Panda 1 de Giugiaro. C’est une tendance, à l’image de la Renault 5, où les marques puisent dans leur passé pour faire renaître des icônes. Pour l’anecdote, c’est d’ailleurs la personne derrière le concept de la Renault 5 qui est aujourd’hui à la tête du design Fiat et Abarth, et qui est l’auteur de la Grande Panda. Un travail de longue haleine, puisque Fiat m’a expliqué que la première maquette échelle 1:1 de la Grande Panda date de 2022. Elle a ensuite été présentée publiquement à l’été 2024, et c’est seulement depuis début 2025 qu’il est possible de l’essayer et de la commander dans toute l’Europe. On parle donc d’une gestation bien plus longue que celle de la Fiat 600.

Pour en revenir au design, on aime ou on n’aime pas. C’est ce qui ressort des commentaires sur le site ou sur les réseaux sociaux d’Italpassion. Attention, la Grande Panda ne remplace pas la Panda, elle se positionne plutôt comme un modèle complémentaire, plus grand (d’où le nom). Personnellement, si ce n’est pas un coup de cœur comme la nouvelle Renault 5, son design est quand même malin parce qu’il peut varier selon sa configuration : épurée en rouge avec jantes tôles, plus raffinée en noir avec jantes en alu, ou encore pétillante en jaune. Finalement, la configuration de la Fiat Grande Panda peut vraiment être à l’image de son propriétaire. C’est peut-être même la seule voiture, en plus d’une Alfa Romeo ou d’une Ferrari, que j’oserais prendre en rouge. D’ailleurs, vous ne le saviez probablement pas, mais les feux LED à l’avant comme à l’arrière sont un rappel des fenêtes du Lingotto de Turin.

Le modèle essayé est la Grande Panda électrique en finition La Prima, noire, à environ 27 900 €. La Grande Panda commence à 19 000 € pour la version thermique hybride boîte auto, et à 25 000 € pour la version électrique. Le prix de la version électrique peut être réduit selon les aides à l’achat de voitures électriques proposées par les différents pays. Est-ce un bon prix ? J’ai tendance à dire que toutes les voitures, quelle que soit la marque, sont aujourd’hui trop chères. Ainsi, la Fiat Grande Panda est bien positionnée par rapport à ce qui existe sur le marché, mais on est loin des prix d’une voiture populaire neuve d’il y a 10 ans.

La Grande Panda se positionne sur un segment clé en Europe, celui des B-SUV, occupé par des modèles comme la Jeep Avenger, la Citroën C3 Aircross, la Toyota Yaris Cross, le Peugeot 2008, la Renault Captur ou encore la 600. Mais attention, la Fiat Grande Panda n’a pas vocation à se positionner sur un segment premium. Elle s’adresse avant tout à ceux qui recherchent une voiture rationnelle, économique et accessible. Cela dit, vous le verrez, elle ne manque pas d’équipement, et les prestations intérieures surpassent largement l’image que l’on se fait d’une voiture d’entrée de gamme.

En effet, pour se distinguer de la concurrence, la Grande Panda propose des plastiques fabriqués à partir de matériaux recyclés (ils sont légèrement et naturellement pailletés) et, dans la finition La Prima, de la fibre de bambou. Dans l’ensemble, la perception est positive pour une voiture de ce segment. Elle n’est surtout pas triste, contrairement à de nombreuses voitures dont l’intérieur est entièrement noir. Ici, les plastiques sont bleus, et des éléments jaunes ajoutent de la couleur par-ci, par-là. L’intérieur, bien que d’entrée de gamme, n’a finalement pas à rougir face à de nombreuses autres voitures. Les matériaux en plastique dur résisteront bien aux pieds ou aux clés, et pourtant, l’ensemble de l’habitacle fait qualitatif grâce à un agencement coloré et ludique, avec de nombreux petits détails. Si je devais trouver un point négatif, ce serait l’utilisation du plastique noir brillant, une matière que je retrouve aussi dans ma propre voiture, et qui, en plus d’être très sensible aux traces de doigts, l’est également aux microrayures. Je n’ai pu tester que la version Prima, donc la version la plus haut de gamme et flatteuse. Mais mon sentiment est qu’avec la Fiat Grande Panda, on a l’impression d’en avoir pour son argent, et peut-être même un peu plus.

Passons à la conduite ! La Grande Panda se conduit aussi facilement et avec la même agilité qu’une Fiat 500, avec ses 4 m de long et 2 m de large, la différence étant que l’on est ici surélevé. Il n’y a pas de mode City comme dans mon ancienne Punto, mais elle reste une voiture très facile à prendre en main dès les premiers mètres au volant. Avec son moteur de 113 ch pour un poids de 1,5 tonne, la voiture s’avère suffisamment agile pour la ville et pour rouler à 90 km/h sur route. Point technique, le moteur électrique est un eMotors M2 de 83 kW (113 ch). Il est actuellement disponible dans la Citroën ë-C3 et cette Fiat Grande Panda.

Les accélérations sont douces, tout comme le freinage. Concernant ce dernier, j’aurais apprécié soit un freinage adaptatif, soit la possibilité de régler la force, car le freinage régénératif est trop souple par rapport à mes habitudes. Le seul point plus mitigé est que j’ai trouvé qu’à 90 km/h, le bruit du vent était assez prononcé, mais cela peut être normal pour une voiture de cette catégorie, ou alors lié à son design cubique ? Je pourrais aussi évoquer les nombreux bips d’aide à la conduite, surtout ceux pour l’excès de vitesse, qui sont très présents et presque oppressants. Je ne savais pas si c’était la voiture qui voulait tester ma tension artérielle ou si c’était la vitesse de la voiture. Heureusement, ces alertes peuvent être désactivées, car même si je roulais plus lentement que tous les Turinois, il semblait toujours que ma vitesse était trop élevée par rapport aux panneaux de signalisation.

Le système d’infodivertissement est simple et efficace. Indispensable aujourd’hui, mon premier réflexe a été de connecter mon téléphone en Bluetooth pour utiliser Apple CarPlay. Bien qu’il n’ait pas trouvé mon téléphone lors de la première recherche, cela a fonctionné lors de la deuxième tentative. La réactivité de l’écran est excellente, sans latence, même en basculant entre le système Fiat et CarPlay d’Apple. D’ailleurs, j’apprécie aussi qu’au niveau des applications disponibles dans le système Fiat, il n’y en ait pas trop : Accueil, audio, CarPlay, navigation, et réglages. Dans ce dernier, on retrouve les options affichage, appareils, audio et horloge. Ni plus, ni moins. Le reste est accessible grâce à des boutons physiques, comme pour la climatisation et certaines aides à la conduite.

Sur l’écran principal, les informations essentielles sont aussi facilement lisibles : la vitesse, le niveau de charge de la batterie, l’autonomie, l’odomètre, un graphique affichant la puissance utilisée lors de l’accélération et régénérée lors des freinages, ainsi que la lecture des panneaux de vitesse. Seul regret : ne pas avoir la consommation en kWh/km de la voiture. Celle-ci n’est, à mon grand étonnement, disponible nulle part. Étrange pour une voiture électrique ! C’est comme si, dans une voiture thermique, vous ne pouviez pas voir la consommation en L/100 km. Fiat m’a indiqué que cette information sera disponible dans une future mise à jour. C’est une donnée qui me paraît pourtant essentielle.

Un des points forts de cette auto est son habitabilité. Bien qu’elle mesure 4 m x 2 m, l’intérieur donne une réelle sensation d’espace. Même le coffre, avec ses 361 litres, offre plus de capacité que la Citroën ë-C3 (328 litres) et la Renault 5 (326 litres). Autre détail, souvent sous-estimé mais pourtant très pratique : tout le pare-chocs arrière est recouvert d’un plastique noir dur, sur lequel on n’aura pas peur de s’appuyer les jambes lorsqu’on charge ou décharge le coffre. Qui n’a jamais dû mettre une couverture pour protéger la peinture du pare-chocs ? »

Enfin, dernier point inédit sur cette voiture pour lequel je peux donner mon avis : c’est le câble de chargement rétractable situé à l’avant de la voiture (que j’ai oublié de prendre en photo). Il sera très pratique, mais pas pour tout le monde. Si vous optez pour la Grande Panda électrique et que vous pouvez la recharger à domicile (ce qui est conseillé, car 95 % des chargements se font à domicile, chiffre hasardeux et non vérifié), alors ce câble rétractable de 4,5 m de long, situé à l’avant et permettant une charge à 7 kW, sera très utile. Il évite soit d’avoir un câble constamment dans le coffre, soit de devoir aller le chercher dans le garage.

Cependant, il ne sera vraiment pratique que si vous avez une wallbox. En ce qui me concerne, j’ai une GreenUp qui monte maximum à 3,7 kW, et qui ne sera pas compatible avec ce câble spiralé. De plus, en cas de charge à l’extérieur, ce câble spiralé ne sera pas utile, car 7 kW, c’est bien trop peu. Vous devrez utiliser la prise de charge située à l’arrière, compatible jusqu’à 100 kW. À mon avis, ce câble spiralé n’est intéressant que dans le cas d’une charge sur wallbox à domicile. Il reste néanmoins très pratique si vous êtes dans ce cas.

Pour conclure cet essai, qui reflète, je le rappelle, environ 1 heure de conduite, que ce soit pour son design néo-rétro, ses dimensions de 4×2 m, son habitabilité, son équipement, ses motorisations bien adaptées à l’usage, son prix, la Grande Panda, à mon avis, a un bon positionnement. Je ne peux pas dire si elle est vraiment mieux ou moins bien qu’une autre voiture, car il n’y a pas beaucoup de SUV de 4 m en hybride ou électrique.

	Fiat Grande Panda	Renault 5	Dacia Spring	MG4	Peugeot e208
Prix	25 000 €	28 000 €	19 000 €	30 000 €	28 000 €
Longueur	3,99 m	3,92 m	3,7 m	4,2 m	4 m
Coffre	361 L	326 L	308 L	363 L	311 L
Puissance	113 ch	120 ch	65 ch	204 ch	136 ch
0 à 100 km/h	11 sec	9 sec	13,7 sec	7,1 sec	9 sec
Batterie	44 kWh	40 kWh	26,9 kWh	49 kWh	50 kWh
Autonomie	320 km	312 km	228 km	350 km	363 km

Pour conclure, la Fiat Grande Panda, en plus d’être une voiture agile, c’est aussi un choix malin. C’est une voiture que je pourrais recommander à ceux qui recherchent une voiture neuve, thermique sous les 20K, ou électrique, en leasing, autour de 300 € à 400 €. Elle est proche du prix de l’entrée de gamme de la Renault 5, mais cette dernière mise davantage sur son look que sur la praticité. Je lui souhaite sincèrement un grand succès, car c’est ce succès qui permettra, par la suite, de faire évoluer la gamme Grande Panda, avec, pourquoi pas, une version encore moins chère en boîte manuelle, comme la Citroën C3 à 15 000 €, ou encore une version 4×4. Si vous avez des questions, je répondrai volontiers en commentaire.