
Deux ans après ses débuts dans la catégorie reine en championnat du monde d’endurance (WEC), Ferrari perfectionne encore son programme Hypercar.
Ferrari devant les siens. Ce week-end, la Rossa joue à domicile à l’occasion des 6 Heures d’Imola, deuxième manche du championnat du monde d’endurance (WEC). Les attentes du public italien sont évidemment élevées : en ouverture de la saison, fin-février au Qatar, les trois Ferrari engagées ont pris les trois premières places sous le drapeau à damier. Il s’agissait là de la première victoire hors du Mans pour la 499P depuis ses débuts en compétition au printemps 2023. L’an dernier, Ferrari n’a pas toujours réussi à maximiser ses résultats. La marque avait fini au troisième rang des constructeurs derrière Toyota et Porsche.
« Nous restons l’une des plus jeunes équipes engagées en Hypercar », nous rappelle Miguel Molina, vainqueur des 24 Heures l’an dernier, à bord de la Ferrari n°50. L’équipe entame sa troisième campagne au plus haut niveau, là où Toyota possède plus de 13 ans d’expérience au sommet du WEC.
« Nous manquions encore de constance sur l’ensemble des manches, notamment sur les circuits les plus lents, nous précise Alessandro Pier Guidi, pilote de la n°51. Nous essayons d’améliorer tous les détails, à chaque test, à chaque séance d’essai, à chaque course ».
Menée par l’équipe AF Corse, l’exploitation a également progressé. L’an dernier, à Imola, l’équipe avait connu un épisode délicat : les trois voitures avaient persévéré en pneumatiques slicks sous l’averse, perdant toute chance de victoire. Ferrari avait été critiqué n’avait pas panaché ses tactiques.
« Nous – collectivement car je ne veux pas pointer de personne – avions pris la mauvaise décision, précise Betti Pregliasco, team manager de l’équipe. Nous avons mis en place des procédures pour éviter ce type de situations à l’avenir ».
Les réunions ont été payantes. « Au Mans, nous avons vécu les mêmes situations avec la météo, indique Miguel Molino, lauréat l’an dernier. Et à la fin, toutes les décisions prises ont été les bonnes ».
La pluie peut d’ailleurs être une alliée pour Ferrari. Conçue selon le règlement LMH, la 499P dispose d’une machine électrique sur le train avant. Cela donne davantage de latitude sur le piste mouillé par rapport à des LMDh (Alpine, Cadillac…) dont la puissance ne passe que par les roues arrières.
Maux soignés
L’été dernier, après les 24 Heures du Mans, l’Hypercar transalpine avait subi une première évolution majeure. L’équipe avait déposé auprès de la FIA un « joker EVO », permettant une mise à jour de la 499P. Cette modification touchait l’aérodynamique avant, le fond plat et surtout le système de refroidissement des freins.
« Cela nous donne un avantage à Imola ou à Sakhir (Bahreïn), qui sont les circuits les plus exigeants en matière de freinage, témoigne pour nous Mauro Barbieri, responsable de la performance de Ferrari en endurance. Nous risquons moins les surchauffes et nous avons plus d’amplitude de température de travail ».
Mais cette modification n’a pas changé les caractéristiques fondamentales de l’Hypercar. « En termes de réglages, nos choix devraient être similaires à l’an dernier », assure Mauro Barbieri. La 499P est toujours extrêmement à l’aise dans les courbes rapides et Ferrari ne repard pas de zéro en termes de set up.
Moins « mangeuse » de pneus
A ses débuts en compétition, il y a deux ans, la 499P avait acquis une réputation de dévoreuse de pneumatiques. L’équipe a depuis accumulé davantage d’expérience.
« C’était l’un de nos points faibles, concède Alessandro Pier Guidi, engagé sur la n°51 et vainqueur des 24 Heures du Mans 2023. A l’époque, la référence sur la gestion des pneumatiques était Toyota. Mais je pense qu’on est maintenant à leur niveau. Au Qatar, nous avons par exemple réussi à faire des relais plus longs ».
Rappelons ici que Michelin équipe toutes les voitures de la catégorie Hypercars. Ce week-end, le manufacturier met à disposition des équipages trois types de gommes. Pour les qualifications et la course, l’allocation est de 32 pneumatiques.
Les « soft » (flancs blancs) est adapté aux températures sous la barre des 15°C et se montrent plus à l’aise en cas de piste légèrement humides. Les « medium » (jaunes) sont prévus pour un mercure plus élevé. Un pneu à sculpture est disponible. La météo italienne n’exclut d’ailleurs par la pluie pour dimanche.
La stratégie sera donc de nouvelle fois décisive. « A la moindre erreur, vous perdez 5 ou 6 places et c’est quasiment impossible de récupérer cette perte », admet Alessandro Pier Guidi. Le cheval cabré ne peut certainement pas se reposer sur ses lauriers.