
La Lamborghini SC63 de Romain Grosjean, Daniil Kvyat et Mirko Bortolotti a abandonné, mais a montré quelques signes encourageants.
Un abandon, mais quelques raisons d’espérer. La 73 e édition des 12 Heures de Sebring (Etats-Unis) se disputaient ce samedi. L’an dernier, cette manche majeure du championnat nord-américain IMSA avait vu le meilleur résultat du programme Lamborghini au plus haut niveau en endurance, avec une 7 e place à l’arrivée. Cette année, la marque de Sant’Agata Bolognese n’a pas réédité cette performance, avec un nouvel abandon.
11e sur la grille de départ, Romain Grosjean a profité d’un début de course agité pour pointer au 7e rang après une demi-heure de course. Au volant de la seule Lamborghini engagée en catégorie reine (GTP), il était parvenu à dépasser des voitures réputées plus véloces, comme la BMW n°25 pilotée par Sheldon van der Linde ou la Porsche privée n°5 de Neel Jani.
Mieux encore, une neutralisation derrière la voiture de sécurité permit à la LMDh italienne d’occuper brièvement la tête de l’épreuve. Malheureusement pour le pilote tricolore, une mésentente avec l’équipe lors de la procédure de relance de la course ne lui permit pas de disposer de cet avantage. La Lamborghini fut avalée par le peloton des Porsche, BMW ou Cadillac juste avant le drapeau vert. « La course est encore longue » déclara à la radio le pilote français, loin de s’énerver contre l’équipe Riley, désormais chargée de l’exploitation.
Après une deuxième phase de neutralisation, Romain Grosjean engagea un beau duel avec la toute nouvelle Aston Martin Valkyrie. L’Espagnol Alex Riberas parvint à doubler la Lamborghini par l’extérieur du virage 1. Daniil Kvyat puis Mirko Bortolotti se maintinrent aux portes du top 10 en début d’après-midi, perdant un tour au gré des neutralisations.
Stratégie pneumatique
Les choix de pneumatiques étaient en revanche assez simples. Michelin, fournisseur officiel de l’IMSA, avait amené à Sebring un seul type de gomme. Le mélange du Pilot Sport Endurance était un « medium », destiné à offrir un maximum de polyvalence sur l’ensemble de l’épreuve.
Comme toujours en IMSA, les couvertures chauffantes étaient proscrites. La température de l’air a ainsi excédé les 30°C dans l’après-midi, facilitant la tâche des pilotes à la sortie des stands. La plupart des équipes ont multiplié les doubles relais. L’allocation plutôt large fournie par Bibendum – 11 trains pour les qualifications et la course – permettait de conserver des trains frais pour les trois dernières heures de course, disputées après le crépuscule. La voiture italienne n’eût pas le temps de les enfiler.
Abandon
« A environ 3 heures de l’arrivée, un échappement cassé pouvant provoquer des dégâts sur la chaîne de puissance poussa l’équipe à retirer la voiture par sécurité » a indiqué l’équipe dans son communiqué d’après-course. Ceci provoque le septième abandon en 15 engagements pour la LMDh italienne.
Le pilote italien Mirko Bortolotti, lié au Taureau depuis 5 saisons, se trouvait alors au volant de la GTP. Il pourra se consoler avec un très beau relais en début d’après-midi, où il parvenait à suivre le rythme de la Porsche Proton n°5. La SC63 fait donc partie des 12 voitures n’ayant pas rejoint l’arrivée de cette 73 e édition. Le taux d’abandon reste cette année encore élevé (21 %), soulignant une nouvelle fois la nature impitoyable du tracé floridien.
La Lamborghini s’est tout de même montrée relativement à l’aise sur ce tracé bosselé. Le meilleur tour de la voiture à la livrée verte blanche et rouge a été réalisé par 1:50.075 par Romain Grosjean. C’est à moins d’une seconde de la meilleure marque établie par la Porsche n°7 de Felipe Nasr (1:49.120), victorieuse après un tour d’horloge samedi soir. La prochaine sortie en course de la Lamborghini SC63 aura lieu le 22 juin prochain à l’occasion des 6 Heures de Watkins Glen, prochaine manche de la Michelin Endurance Cup.
Le bilan italien
Dans les catégories GTD Pro et GTD, les Lamborghini Huracán et Ferrari 296 GT3 n’ont pas ramené de podium.
En GTD Pro, l’Espagnol Antonio Costa avait pourtant réussi un très beau début de course à bord de la 296 GT3 de l’équipe DragonSpeed. Mais la voiture italienne n’a ramené finalement qu’une 4 e place sous le damier après avoir peiné à suivre le rythme de la Porsche « Rexy » et des BMW M4 de nuit.
Le premier leader en catégorie GTD s’appelait Alessandro Pier Guidi. Le vainqueur des 24 Heures du Mans 2023 subit un problème de frein qui expédia la 296 GT3 dans l’herbe dès la première heure. Revenue aux avant-postes notamment grâce aux efforts de Lilou Wadoux, la Ferrari n°21 abandonna aux deux tiers de l’épreuve.
Côté « Lambo », la n°77 à la livrée à carreaux a connu une belle première heure avant de connaître un souci de capteur de puissance, alors qu’Andrea Caldarelli était au volant. Elle termina les 12 Heures à la 10 e place en GTD Pro.